Description
Alors que la guerre du Pacifique se termine en 1945 par la défaite du Japon, les territoires jusqu’alors occupés par les troupes de l’Empereur déchu sont libérés, dont la Corée, Formose et une grande partie du sud de la Chine. Cette dernière se lance alors dans une guerre civile entre les nationalistes et les communistes, engageant l’Armée rouge de Mao Zedong et celle du Guomindang de Tschang Kaï-chek.
L’Histoire nous précise que les forces de Mao seront victorieuses et que les nationalistes de Tschang Kaï-chek vont s’enfuir pour s’installer sur l’île de Formose, devenu Taiwan depuis. C’est ici, soutenu par les Etats unis, que Tschang Kaï-chek est proclamé Président de la Chine (nationaliste) le 1er mars 1950. Une manière de damer le pion à Mao Zedong, qui avait déjà proclamé la naissance de la Chine populaire le 1er octobre 1949 et qui finira par s’imposer sur la scène internationale.
Mais l’Histoire ne fera pas état ni de la IIIe ni de la Ve armée nationaliste à qui Tschang Kaï-chek avait donné l’ordre, lors de son retrait, de se mettre à l’abri en Birmanie et en Thaïlande, au-delà de la frontière chinoise. Ces deux armées étaient censé attendre le moment de la contre-offensive destinée à reprendre à l’armée rouge le terrain concédé en métropole. Mais l’ordre de contre-attaquer n’est jamais venu, et ses deux armées, soldats, armes et équipements compris, s’y trouvent toujours aujourd’hui.
Ce documentaire totalement inédit nous relate les conditions incroyables dans lesquelles les soldats de ces deux armées et leurs descendants ont vécu cet « oubli » de l’Histoire. Truffés d’interviews d’officiers et de soldats, et éclairés par des archives surprenantes, le film nous permets de devenir témoins directs du déroulé rocambolesque d’une génération de combattants obligés de se faire oublier pour continuer à exister. Egalement abordé dans le film est la question de l’avenir des descendants, de fait apatrides, pour qui le choix est désormais : rester en exile ou « retourner » à Taiwan, car la Chine populaire, terre de leur ancêtres, nie naturellement leur existence.