Description
Depuis 1952, le réseau d’autobus ktel est une institution coopérative décentralisée qui assure 80% des transports publics du pays, avec près de 18.000 employés, et 4.000 autobus, chaque région gérant son entreprise à part entière. Le fonctionnement de la vie quotidienne des citoyens grecs doit beaucoup à cette coopérative, dont les trajets couvrent toutes les grandes métropoles, ainsi que les villes et villages de l’ensemble du pays.
Aujourd’hui frappée par la crise économique, la coopérative entre en résistance afin de subsister : au fil des trajets, nous rencontrons les acteurs des assemblées générales, qui tentent de faire survivre un modèle à part, où les décisions sont collégiales, où chacun gagne le même salaire, parvenant même à générer du bénéfice. A travers KTEL, ses conducteurs, ses administratifs, ses passagers, Leoforio dessine en réalité les effets dévastateurs de la crise sur la Grèce, melée à l’exode rural qui pousse certains agriculteurs à cesser entièrement leur activité.
Au détour des conversations banales, des rapprochements éphémères, de moments de fantaisie de la mise en scène, le film nous happe par la simblicité des liens sociaux qui se tissent au sein des bus. Ce service d’initiative privée permet aux ruraux et aux classes paupérisées de profiter à moindre coût d’un service de transport d’intérêt public. Bien que menacé économiquement, il devient le temps de ce film une source surprenante de poésie.
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