Description
Comment faire le deuil d’un fils assassiné, sans qu’une justice impartiale ne soit rendue, sans reconnaissance et sans réparation ? Dans l’impensable et l’irréparable, des parents se battent pour sauver la mémoire de leurs enfants, pour ne pas sombrer complètement, et pour faire surgir la vérité des faits. Au point de départ et de convergence de ce documentaire, trois assassinats commis à Athènes en 2013 et en 2018 par des membres du parti d’extrême-droite Aube Dorée. Trois meurtres aux mobiles raciste, homophobe, politique. Trois familles qui pleurent leurs enfants disparus de mort violente et luttent pour que la justice soit rendue.
Mais le temps de la justice est long, et le deuil impossible pour ces pères et mères qui ont perdu ce qu’ils avaient de plus cher. Dans l’obscurité et sur le banc des accusés, l’Aube Dorée, créée dans les années 1980. Ce groupuscule semi-clandestin, xénophobe et violent a longtemps agi dans l’ombre avant d’être enregistrée comme parti politique en 1993 puis d’entrer au Parlement en 2012, au plus fort de la crise économique et sociale. Les enquêtes ont démontré des liens étroits et une coordination entre ces partisans et certains membres de la police grecque. En 2020, le parti Aube-dorée a été formellement reconnu comme « organisation criminelle » et ses dirigeants ont été condamnés au terme d’un procès de 7 ans.
Le documentaire tantôt poignant, tantôt sidérant, mais aussi euphorisant retrace le temps haletant des procès et le combat des familles et des comités de soutien, dans une société divisée. Le film alterne les événements collectifs et les entretiens sensibles avec les parents des victimes, d’une dignité à toute épreuve. Restent longtemps le regard du père de Luqman, le désarroi et l’amour de celui de Zak, la mère adressant un poème à son enfant mort, et Magda Fyssas, la mère-guerrière en noir.