Bimsa – Μπίμσα

Bimsa trace le portrait d’un village au passé prestigieux, Kalarrytès, et de ses habitants. Situé sur le versant occidental de la chaîne du Pinde, au bord d’un profond canyon qui abrite dans sa falaise le monastère de Kipinas, il contrôlait autrefois le passage entre l’Épire et la Thessalie. D’accès difficile faute de route asphaltée jusqu’aux années cinquante, avec ses murs de pierres, ses toits de lauzes, ses nombreux ponts, ses fontaines, il est représentatif de l’architecture montagnarde en Épire.

Détruit par les Turcs en 1821 lors de la Guerre d’indépendance, le village, qui a compté jusqu’à quatre mille habitants, a néanmoins repris les activités qui avaient fait sa richesse et sa renommée : le pastoralisme et le travail du cuir. Quant à l’orfèvrerie, elle a été transférée en Italie sous le célèbre label du bijoutier Bulgari. Et le bimsa, le cellier du café-restaurant-épicerie qui domine la petite place où se déroulent carnaval, commémorations officielles comme fêtes familiales est le témoin de la vie de la communauté villageoise depuis toujours. On y monte encore aujourd’hui de Ioannina pour participer aux festivités, on y chante, on y danse…

Grâce aux archives du musée local, aux évocations savantes des habitants, aux prises de vues aériennes du village et du monastère, à des reconstitutions animées, Histoire et nature, passé et présent se conjuguent. Certes, des métiers ont disparu, le village s’est dépeuplé mais il attire encore de nombreux visiteurs, et les hommes qui y demeurent, « amis des arts et du calme », selon le philhellène François Pouqueville, s’efforcent de résister au temps. Alors, maintenir le bimsa en vie, c’est garantir le futur…